Le prix immobilier en France affiche une forte résistance à la baisse malgré la chute du nombre de transactions. Selon une publication du Crédit Agricole, le marché des biens anciens est actuellement surévalué de 25 % en moyenne dans l'Hexagone.

Faible élasticité du prix par rapport à la demande

Paradoxalement, la chute du nombre de transactions sur le marché immobilier en France n’a pas amorcé une baisse parallèle sur le prix des biens. À Paris, les prix sont surévalués de 35 % dans l’ancien selon une publication du Crédit Agricole, largement supérieur à la moyenne nationale estimée à 25 %. L’élasticité du prix par rapport à la demande est quasiment nulle. Questionné sur l’avenir du marché, Olivier Eluère de Crédit Agricole affirme que les prix s’autoréguleront, avant de rajouter que la correction se fera progressivement. L’économiste table alors sur une baisse moyenne de l’ordre de 4 % sur l’ensemble de l’année 2012 suivi d’une fluctuation beaucoup plus importante de 5 % en 2013. Trois ou quatre ans seraient nécessaires pour que les prix retrouvent leur niveau normal, conclut le spécialiste.

Pouvoir d’achat en baisse

Alors que les taux de crédits immobiliers sont à leur plus bas niveau actuellement, la durée d’emprunt, quant à elle, est restée stable. Ce qui explique partiellement la rigidité des prix toujours selon Olivier Eluère. Résultat, le pouvoir d’achat immobilier des ménages français a fortement diminué depuis le début de la crise d’autant plus que nombre de dispositifs d’aides à l’acquisition d’un bien immobilier ont été supprimés. Tel est par exemple le cas du PTZ plus dans l’ancien. Au vu de la situation actuelle, l’année 2012 se soldera probablement sur une baisse de l’ordre de 15 % du nombre de transactions d’après les analystes. Ce mouvement à la baisse va se poursuivre jusqu’en 2013 toujours selon les explications. Force est de constater que le nombre d’acquéreurs potentiels a grandement baissé en 2012.

Vers un retour à la normale

D’après une étude établie par la Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier), les prix des biens anciens ont chuté en moyenne de 1 % au T3 2012 comparativement à la même période de l’année passée. Les maisons étant les plus touchées, affichent un recul de près de 1,3 % contre 0,7 % pour les appartements. À Paris, le repli est de l’ordre de 1,1 % pour tous les marchés confondus alors qu’en province, la baisse est limitée à 0,4 %. Et Jean-François Buet, son président, d’annoncer que le mouvement à la hausse a enfin pris fin, tout en faisant remarquer que ce que l’ immobilier vit aujourd’hui n’est pas un effondrement de prix. Il s’agit plutôt d’un retour à la normale.