Un bilan mitigé pour le Scellier
Quelques semaines seulement après sa prise de fonction, Cécile Duflot affirme haut et fort ce qui a été déjà décidé par l'ancien gouvernement. L'avantage Scellier, lancé en 2008, ne sera plus reconduit l'année prochaine. La ministre du Logement laisse même entendre une possible anticipation de ce retrait. Malgré un succès remarquable en 2009 et 2010, cette réduction d'impôts n'aura finalement pas résisté aux nombreuses critiques des contribuables, mais aussi des politiciens de tous les fronts. Certes, cette défiscalisation a profité en grande partie aux investisseurs locatifs plus aisés, certains acquéreurs moyens ont pu bénéficier de ses atouts. Elle a en outre atteint, même en partie, l'un des objectifs à l'origine de son instauration : la relance de la construction et des ventes de logements neufs après la crise mondiale de 2008.
Quel remplaçant pour le Scellier ?
La suppression de cette mesure encourageant l'investissement locatif permet certes de réaliser des économies substantielles dans le budget de l'État. Elle aura néanmoins des répercussions non négligeables sur l'immobilier, notamment dans le neuf, où les analystes anticipent un net recul des nouvelles constructions et des ventes en 2012. Michel Mouillart, professeur à l'Université Paris 8, revoit même en baisse ses prévisions de logements neufs à 360 000 et 380 000 cette année. Les opérateurs immobiliers, parmi eux la Fédération française du Bâtiment, militent ainsi pour la mise en place de mesures fiscales, semblables au Scellier, afin de booster les ventes aux investisseurs locatifs dans le neuf. Leur requête restera certainement infructueuse pour le moment, le gouvernement préférant s'appuyer sur d'autres solutions pour réamorcer la croissance du logement en France.
Priorité au logement social
Au regard de la situation actuelle, le gouvernement aura du mal à atteindre l'objectif de 500 000 logements annuels, dont 150 000 HLM, annoncé durant la campagne présidentielle. L'instauration de quelques mesures martelées par François Hollande pourrait toutefois changer la donne. Le programme logement du nouveau président inclut entre autres le dédoublement du plafond du livret A, permettant ainsi de récolter plus de fonds pour financer la construction des HLM. Il est également prévu de renforcer la loi SRU, en particulier les sanctions appliquées à l'encontre des communes récalcitrantes vis-à-vis des projets de logement social.