Une envolée générale dans tout le pays
Dans son rapport trimestriel sur l'immobilier publié le vendredi 13 avril, l'Insee tire la sonnette d'alarme sur le niveau moyen de l'IRL en France. L'indice poursuit en effet sa progression entamée depuis un an, faisant ressortir un bond de 2,24 % par rapport au premier trimestre 2011. Selon l'institut de la statistique, il s'agit de la plus forte appréciation de la valeur depuis celle enregistrée au premier trimestre 2009... juste avant que la récession économique affecte le pays. Cette envolée de l'indice est logique, disent les analystes responsables de l'étude. L'IRL étant indexé sur l'inflation, il évolue proportionnellement à la hausse des prix. Or, cette dernière ayant progressé de 0,8 % de janvier à mars 2012, les impacts sur l'IRL risquent fort de déplaire aux locataires, en particulier ceux de la région Île-de-France.
Les effets attendus sur l'immobilier
Cette forte progression permet en effet aux bailleurs de revoir à la hausse les loyers, et ce, dès l'entame du deuxième trimestre. Théoriquement, les locataires concernés pourraient ainsi louer jusqu'à 2,24 % plus cher leur habitation à partir du printemps prochain. Cette disposition ne s'applique néanmoins que sur les contrats de location prévoyant la révision des prix en fonction de l'IRL. Il incombe également à chaque propriétaire de décider ou non une augmentation du loyer. Mais à l'image de la situation en Île-de-France, cette envolée de l'IRL pèserait lourdement sur le budget de plusieurs foyers-locataires français. Les loyers franciliens se sont effectivement appréciés de 2,4 % en moyenne au premier trimestre 2012, selon les dernières estimations de l'Olap.
Les mesures d'encadrement revues à l'ordre du jour
La progression constante de l'IRL et des loyers en Île-de-France comme en régions oblige les opérateurs du secteur immobilier à se poser la question de l'encadrement du loyer, une mesure ayant animé les débats depuis toujours. Face à l'inaccessibilité de l'immobilier locatif dans certaines régions, les associations de locataires plaident en majorité pour une meilleure gestion des loyers pratiqués en France. Un tel encadrement ralentirait le marché immobilier, déjà morose, selon les propriétaires et certains analystes. Les investisseurs locatifs craignent également que l'encadrement des loyers rende la location encore moins attractive. Les candidats à la présidentielle n'ont pas manqué d'évoquer ce sujet poignant au cours de leur campagne respective. Simples opérations de séduction d'électeur ou véritable envie de rétablir l'ordre sur le marché de l'immobilier locatif ? Leurs propositions ne manqueront pas de remettre la discussion de la régulation des loyers au-devant de la scène économique de l'Hexagone.